Antériorité et richesse de la poterie africaine

Abstract

Depuis p lus d e q uarante a ns, c orrespondant pour une large part à notre parcours africaniste, les recherches archéologiques en Afrique ont largement contribué au renouvellement des connaissances sur la poterie. Elle apparaît tôt dans ce vaste continent, il y a plus de 10 000 ans, au Pays dogon et sur les marges des massifs centraux du Sahara, en lien avec une exploitation des graminées sauvages, traduisant un nouveau rapport entre l’homme et son environnement et accréditant
l’idée d’une néolithisation précoce due à de meilleures conditions climatiques. La poterie ne tarde pas à se généraliser sur une large partie du continent, tant pour la fin de la Préhistoire qu’à la Protohistoire, en offrant une diversité de formes et de dimensions qui ne cesse de s’enrichir. Elle devient un formidable marqueur pour les états sahéliens et soudanais qui s’épanouissent au cours du premier millénaire de notre ère et au-delà.
Jusqu’aux bourrasques de l’époque actuelle, la poterie continue de jouer une place essentielle dans le quotidien et le sacré, tout en faisant preuve d’une grande richesse et créativité. De nombreux pays africains détiennent toujours d’importants ateliers de poteries traditionnelles. Certaines productions fascinent par leur singularité et leur modernité.
L’ethnoarchéologie permet de mieux en saisir les caractères techniques et sociaux. Nous évoquerons encore l’ancrage de la poterie dans les cosmogonies et croyances africaines, témoignage de sa longue évolution et de toute l’importance symbolique attachée à la terre argileuse, à l’eau et au feu.
Mots-clés: Poterie africaine, Sahara, Sahel, Néolithique, Protohistoire, archéologie, ethnoarchéologie